Prix Dior
Jeunes Talents 2025
Créé en 2018 par Christian Dior Parfums, en partenariat avec LUMA Arles et l’ENSP Arles, le Prix Dior de la Photographie et des Arts Visuels pour Jeunes Talents est un concours international destiné aux étudiants et jeunes diplômés issus des plus prestigieuses écoles d’art et de photographie.
Invités à répondre au thème « Face-to-Face », l’exposition de la 8ème édition du Prix, présente les travaux de dix lauréats sélectionnés par un jury d’experts, présidé par la photographe japonaise Yuriko Takagi et composé de Lebohang Kganye (Artiste sud-africaine pluridisciplinaire), Jean-Yves Jouannais (Critique d’art et écrivain), Maja Hoffmann (Fondatrice et Présidente Exécutive de LUMA Foundation et LUMA Arles), Simon Baker (Directeur de la Maison Européenne de la Photographie) et Peter Philips (Directeur de la création et de l’image du maquillage Dior).
Le ou la gagnante de cette édition sera annoncé le 10 juillet.
Les lauréats sont les suivants :
- Qianyi Bao, Chine
Shanghai Institute of Visual Arts, Shanghai - Sara de Brito Faustino, Suisse
ECAL, Lausanne - Momo Nakagawa, Japon
Kyoto University of Art, Kyoto - Wenlong Qi, Chine
China Academy of Art, Hangzou - Joel Quayson, Pays-Bas
Royal Academy of Art, La Haye - Raine Roberts, Etats-Unis
International Center of Photography, New York - Aline Savioz, Suisse
ECAL, Lausanne - Eliot Stein, France
Ecole Nationale Supérieure de la Photographie, Arles - Chia Yun Wu, États-Unis
International Center of Photography – New York - Danilo Zocatelli Cesco, Royaume-Uni
Royal College of Art – London

Sunburn Museum (projet débuté en 2024)
« L’homme oublie que c’est lui qui a créé les images, afin de s’orienter grâce à elles dans le monde. Il
n’est plus en mesure de les déchiffrer, il vit désormais en fonction de ses propres images : l’imagination
s’est changé en hallucination. »
Pour une philosophie de la photographie, Vilém Flusser
Sunburn Museum expose les vestiges d’un monde moderne
dont nous n’aurions plus les codes pour en déchiffrer les signes. En
reprenant l’idée de «museum», le travail prend l’apparence d’une
étude documentaire aux dimensions (anti-)ethnographiques.
Celle-ci est contrebalancée par la dimension plus poétique de
«sunburn», relevant d’une latence, d’une impermance et d’une
forme de destruction. Ce mécanisme de mise en tension présent
dès le titre, articule l’ensemble du projet. Les images du présent et
les possibles vestiges d’une civilisation passée mettent en relation
différentes typologies d’images. Entre une esthétique de l’usure et
une certaine épure, le documentaire se mêle aux potentialités de la
fiction, voir même de la science-fiction. Par ces mises en tension à
différents niveaux, Sunburn Museum explore un espace du trouble,
cherchant une certaine illisibilité ainsi qu’une perte de repères à
travers des signes pourtant quotidiens.
Les tirages argentiques grands formats posent un décor de
visions troublantes. Non-mise en scènes, sans unité de lieu ni de
temps, ces images fragmentaires, une fois assemblées, recréent
avec cohérence un espace propice à l’imaginaire. A travers le
parcours entre ces photographies d’espaces vides où plane une
certaine pesanteur, l’ambiance d’une fin du monde en approche
ou tout juste passée, surgissent des formes plus sculpturales.
Des monolithes dégoulinants de photocopies qui s’effacent
progressivement ; une plaque de métal rouillée où l’image d’une
empreinte de main au caractère primitif s’aligne à celle d’une image
passée ; des photocopies dysfonctionnelles recréant sur papier
orange une image de coucher de soleil ou l’illusion d’une explosion.
Comme des extractions de ce monde halluciné, ces objets hybrides
complètent le travail photographique.
Sunburn Museum donne à voir l’épuisement des images et de
leurs outils de production comme une réponse à la question de leur
consommation. Par l’expression d’une certaine hantise, ce parcours
aux allures dystopiques tente de nous mettre face à l’effondrement
de nos sociétés contemporaines.


Sunset LBP6000, photocopies laser noires sur papier A4 orange, 120x170cm, support en bois, 2025.