Alejandro León-Cannock

Commissaire d’exposition, chercheur, enseignant, et artiste visuel. Son travail prend place sur le territoire où s’articulent la vie des images et l’exercice de la pensée. À mi-chemin entre l’analyse iconologique et la critique idéologique, il s’intéresse aux processus de production, aux dispositifs d’exposition et aux modes de subjectivation qui, dans le cadre du capitalisme, opèrent dans le champ de l’art contemporain.

Il est titulaire d’un doctorat en recherche et création de l’ENSP Arles et d’Aix-Marseille Université. Il est également titulaire d’une maîtrise en photographie contemporaine latino-américaine du Centro de la Imagen (Pérou) et d’une maîtrise en philosophie de l’Université pontificale catholique du Pérou. En 2024, il a été le commissaire du Pavillon peruvien à la Biennale d’art de Venise. En 2025, il a été lauréat de la 7e édition du programme de soutien à la recherche de l’Institut pour la photographie de Lille avec un projet sur les rapports entre photographie et extractivisme. 

Actuellement il travaille comme enseignant-chercheur (ATER) au Département d’Arts Plastiques d’Aix-Marseille université. Il est membre du Laboratoire d’Études en Sciences des Arts (LESA) de la même université, du comité de rédaction de FOT. Revista de fotografía e investigación visual de la Universidad Peruana de Ciencias Aplicadas et de Hermes. Grupo de investigación en filosofía contemporánea de la Pontificia Universidad Catolica del Peru. Il a également été membre du Conseil de la recherche de l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles, 

Il a travaillé en tant que commissaire et chercheur indépendant dans des institutions telles que : Alliance française, Carlos Camaño Fotogalería et Instituto Cultural Peruano Norteamericano (Pérou) ; Carmen Araujo Arte et Colección C&FE (Venezuela) ; Centro de fotografía de Montevideo (Uruguay) ; Institut pour la photographie de Lille (France) ; Photoespaña et LUR (Espagne); et, Biennale de Venise (Italie). Son travail artistique a été exposé dans des galeries, foires et festivals tels que ArtLima et LimaPhoto (Pérou) ; FotoLeggendo (Italie) ; Festival de fotografía de Montevideo (Uruguay) ; ZonaMaco (Mexique) ; VoiesOff, Galerie Younique, ENSP et Festival de cinéma de Biarritz (France).

Résumé de thèse

En raison de la place prépondérante que la visualité occupe dans le monde contemporain, durant les dernières années les réflexions sur les images se sont déplacées des considérations sur leur nature vers des considérations sur leurs puissances :  la question « qu’est-ce qu’une image ? » a été remplacée par la question « que peut une image ? ». Ce tournant épistémique montre un renouvellement des préoccupations sur la place des spectateurs : comment les images agissent-elles sur eux ? Leurs puissances sont plurielles, tout comme leurs effets : elles informent, séduisent, effrayent, alertent.

Dans ce contexte, nous nous demandons : les images peuvent-elles avoir une puissance pensive ? À l’encontre du sens commun, nombreux sont les artistes et philosophes qui ont affirmé qu’il existe des images capables de penser et de faire penser. Où trouve-t-on ces singulières images ? Cette proposition doctorale est consacrée aux enjeux relatifs à la pensivité dans le champ de la photographie contemporaine. À cette fin, les explorations conceptuelles et plastiques proposées prennent pour fil conducteur une problématique « transcendantale » : dans quelles conditions l’expérience photographique peut-elle devenir un événement de pensée ?

Inscrite dans le paradigme performatif de la recherche, cette proposition doctorale recourt à une méthodologie pluraliste et une épistémologie indisciplinaire qui privilégient une pensée rhizomatique qui poursuit les déviations et connexions de la problématique proposée, sans pour autant négliger une pensée arborescente capable de procurer un approfondissement analytique. C’est pourquoi, plutôt que d’établir des conclusions définitives (« vérités »), cette proposition doctorale suggère des perspectives provisoires (« remarques ») afin de cartographier, de manière discursive et plastique, la pluralité des modes d’existence des images pensives.

Ce positionnement hybride, au croisement des images et des idées, a donné lieu à une thèse avec une structure ouverte composée par huit Carnets de navigation. Chacun contient le récit de l’un des voyages dans le plurivers des images pensives. Il n’y a pas d’ordre préétabli pour les explorer. Il existe, pourtant, de multiples connexions entre eux, formant ainsi un système démultiplié de références. Ce voyage polymorphe a produit trois conclusions principales : la conceptualisation des « dispositifs esthétiques de pensivité », de l’« art-based philosopher » et de la « redondance proliférante ».

Jury de soutenance

Christine Buignet
Professeure émérite, Aix-Marseille Université, directrice de thèse

Nicolas Giraud
Personnalité extérieure, École Nationale Supérieure de Photographie ENSP Arles, co-directeur de thèse

Danielle Méaux
Professeure des universités, Université Saint-Etienne Jean Monnet, présidente du jury

Céline Flécheux
Professeure des universités, Université Paris 8, rapporteure du jury

Alejandro Erbetta
Personnalité extérieure, Université Paris 8, membre du jury

Stéphanie Solinas
Personnalité extérieure, membre du jury

Jean Arnaud
Professeur des universités, Aix-Marseille Université, membre du jury